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L'histoire des Ouïghours et comment mettre une fin au plus grand camp de concentration du monde actuel

Cela fera maintenant 4 ans que la population Ouïghour subit une violation de leurs droits en tant qu’hommes et citoyens du monde. Cette injustice vient d’un long historique de conflits entre cette population et le gouvernement chinois. 

17/10/20 par Mathilde Parmentier

Il y a très longtemps, les Ouïghours étaient une ethnie nomade localisée en Mongolie et Buryat. En 657, les Ouïghours furent alliés aux chinois contre les Göktürks occidentaux, puis contre l’empire tibétain et finalement contre la dynastie Yan. Au XVIIIème siècle, le peuple Ouïghour colabora dans le génocide des Mongoles dzungar. En 762, il aida l’empereur chinois à récupérer Chang’an (actuel Xi’an) et Luoyang. 

 

En 1933, ils deviendront indépendants pendant plus ou moins un an avant d’être anéantis par les musulmans Hui, alliés des chinois et soutenus par l’Union Soviétique. En 1944, se créa la Seconde République du Turkestan oriental (12 novembre 1944 – 20 octobre 1949) dans la région de Yili. La fin de leur indépendance es marquée par la déclaration de la République Populaire de Chine – leur région est riche en ressources naturelles capitales pour la Chine comme le pétrole, le gaz naturel, le charbon et l’uranium, disposant des réserves les plus importantes de Chine.

Image de Kirill

1980 marque les débuts de la Résistance Ouïghour. En 1996, le gouvernement chinois établit une campagne nommée «Frapper fort» durant laquelle une quantité déterminée de militants politiques et religieux du Xinjiang fut exécutée publiquement en plus d’une dizaine de milliers de personnes arrêtées et accusées de «séparatisme». Dès lors, fut une série de de révoltes et incidents de la part des Ouïghours. Ce fut le cas dans les années 2000, lorsque plusieurs attentats eurent lieu par des terroristes ouïghours. 

Dans le but d’en finir avec la culture et religion de l’ethnie Ouïghour, le gouvernement chinois crea, il y a 4 ans, des centaines de camps de concentration où les Ouïghours sont déportés et subissent des traitements inhumains. Après avoir passé ces années dans l’obscurité médiatique, la nouvelle prend enfin la place qui lui convient. La population internationale se lève et les médias donnent la parole aux témoins de cette injustice. En Chine, malgré l’importante censure du gouvernement, de nombreux citoyens essaient de collecter des informations et de transmettre le message de manière cachée ou publique comme cette jeune influencer qui crée un faux tutoriel de maquillage pour parler de la condition des Ouïghours. 

Au niveau politique, les États-Unis ont prit des mesures pour faire face à la Chine au travers de sanctions économiques aux dirigeants et entreprises d’haute technologie qui fournissent le matériel utilisé dans la surveillance et le contrôle de la population Ouïghour, lesquelles permettent de mettre une certaine pression sur le gouvernement chinois et bloque le transit de produits provenant de travaux forcés des Ouïghours. Le 17 juin 2020, fut promue la loi sur les Droits Humains des Ouïghours, qui fut approuvée par la grande majorité dans la Chambre des Représentants et le Sénat pour mettre en place des mesures et sanctions contre Pékin. La France demande pour les journalistes l’accès à ces camps d’internement. 

Tandis qu’au Parlement Européen, le Comité de Raphaël Glucksmann est actuellement en négociation avec les entreprises impliquées dans le travail forcé de la communauté ouïghour. Pour le moment, Adidas, Lacoste, H&M, Tommy Hilfiger et Calvin Klein ont décidé de prendre des mesures, alors qu’Amazon et Zara sont toujours en négociation. Le comité s’est compromis à négocier avec chacune de ces 83 entreprises chaque semaine. Jeudi passé, le jour de la fête nationale chinoise, il a incité aux utilisateurs de réseaux sociaux à publier un fond bleu – couleur référante du peuple ouïghour – dans leur profil pour rappeler la condition de cette communauté. 

La population internationale est consternée par la situation et agit de manière volontaire dans cette cause, en conscientisant leur entourage, entre autres. Cette crise montre une fois de plus l’importance de s’informer, non seulement de ce qu’il se passe dans le monde, mais aussi sur nos habitudes. Les comptes de réseaux sociaux de ces entreprises sont criblées de messages comme “Stop Uyghur forced labour !” (“Stop au travail forcé des Ouïghours !”). La jeune population est la plus mobilisée, agissant principalement dans les réseaux sociaux pour diffuser le message. 

Image de Kirill

Comment pouvez-vous aider ?

> Informez-vous sur la situation et les actions que vous pouvez entreprendre et informez votre entourage. 

> Évitez d’acheter des produits des entreprises impliquée dans le travail forcé des Ouïghours. S’il n’y a pas de demande, il n’y a pas d’offre. 

> Partagez dans vos réseaux sociaux, en utilisant le hashtag #FreeUyghurs

> Signez la pétition pour finir avec le travail forcé des Ouïghours

https://www.freedomunited.org/advocate/free-uyghurs/

Image de JUAN

«Nous nous sommes promis que cela ne se reproduirait plus», déclara Raphaël Glucksmann, diputé européen lors d’une interview à la télévision française. Cependant, plusieurs événements depuis la Seconde Guerre Mondiale comme furent la base de détention au Guantanamo ou le camp de concentration Kwanliso en Corée du Nord qui enferme quiconque se montrant hostile au régime totalitaire – il retient près de 50 mille personnes – démontrent que nous poursuivons avec una violation continue des Droits de l’Homme.